o please tll e me

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Construire un paysage

C'est juste après avoir vu "Slow down" à Bruxelles le 18 février 2006 que Lorenzo a accepté de faire le Vif du sujet avec moi.

Dans le hall du Beurschouwburg, il a évoqué les thèmes de l'amour et du voyage. Il m'a aussi parlé d'une musique que Philip Glass a

écrit pour illustrer le film Orphée de Jean Cocteau, "Orphee Suite for piano".

J'ai tout de suite pensé aux mots désir, paysage et souffle.

Je connaissais Lorenzo à travers les pièces de Raimund Hogue.

Nous nous sommes revus trois mois et demi après pour commencer à travailler.

On a eu vingt jours pour nous rencontrer entre Gent, Paris et Marseille où nous avons mis en commun ce que nous aimons.

Le titre "o please tll e me" est une phrase empruntée à IL, un livre de Dominique Fourcade. J'aime le petit saut du e féminin.

Nous sommes passés par des textes de poésie, quelques haïkus de Jack Kerouac, des images de Boris Barnet, le vent de Buster

Keaton, des proverbes orientaux ...

Des mots dits et chantés, des regards, des gestes adressés et quelques mouvements d'abandon.

Je voulais que Lorenzo fasse de sa présence un paysage.

Un jardin, un père qui rit, un livre oiseau, une caresse, une pierre, des pièces de monnaie...

Le fil du micro, les boutons de la console son, les haut parleurs dans l'espace pour que la musique de Philip Glass ne soit pas une voix

magique.

Nous avons adopté une Eurydice en plastique trouvée dans le jardin d'un ami belge.

On a abandonné la corde, le stylo, l'état d'ébriété...

La photo de l'enfant qui joue au mort à côté de sa bicyclette est maintenant cachée dans le livre.

Il reste beaucoup le vent, la musique, le dessin dans l'espace, l'absente de tout bouquet et le désir de continuer.

Paris, août 2006

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