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Le roi est habillé (mais dit qu'il est nu), Claudia La Rocco, The New York Times 20.01.2007

Qui aurait jamais imaginé que regarder un inconnu se déshabiller pouvait être ennuyeux ?

Il est vrai que depuis quelques années déjà les chorégraphes font tout leur possible pour arracher des sous-vêtements chaque fois qu’une vague occasion se présente, et spécialement, lorsqu’elle ne se présente pas.

Mais n'ayez pas peur. Les Français sont là pour sauver la situation. Vraiment.

La première à New York de Bande à Part de Martine Pisani a eu lieu jeudi dernier au Danspace Project. Il y avait plein de nudité: vous auriez même pu penser que tout le spectacle tournait autour. A ceci près que rien dans cette nudité n’était réel.

La pièce a commencé avec Théo Kooijman qui a emmené le public dans son déshabillage conceptuel. "Bon, le plus dur est fait", explique-t-il après une pause où rien ne s'est passé et pendant laquelle vous réalisez que rien ne se passera. Histoire de nous faire sentir d’autant plus sa nudité.

Une telle absurde et évidente manipulation de la réalité est au centre même de ce solo d’une heure, habilement camouflé en quatuor. Christophe Ives, Eduard Mont de Palol, Olivier Schram et Mr Kooijman, interprètes merveilleux, se relaient au sein d’un simple monologue en mouvement qui contient des choses comme se perdre en 23 secondes et se retrouver en sept, se chauffer et passer la chaleur au public en se frottant et s’éventant vigoureusement ; et comme dernier recours, disparaître.

Chaque homme interprète ce scénario à sa façon (l' "histoire du soliste" a été lue auparavant) et semble improviser, cédant souvent en pleine action son rôle de soliste à un autre.

Les trois personnes en relais servent à renforcer et à cadrer l’action : pensez plutôt à un poulailler d'opéra qu' à un chœur antique. Ils murmurent et gazouillent lorsque leur meneur menace de s’assoupir. Leurs méthodes pour inventer des effets sonores donnent un nouveau sens au mot "low tech"; et quand Mr Mont de Palol ouvre et ferme sa braguette, c'est un sommet dans le genre. Ils tournent et galopent maladroitement comme des hommes qui ne cerneraient pas tout à fait le propos.

Et ils inventent, à travers des ruses bêtes et charmantes, une réalité qui est aussi forte que la version quotidienne à laquelle nous sommes censés croire. Vous savez, celle qui dit que pour être nu, vous ne devez pas porter de vêtements.

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