RUNNING TIMES, un cycle de travaux sur la thématique du temps
Je me suis demandé comment continuer à travailler après "Hors sujet ou le bel ici" (2007) et les pièces qui lui ont précédé depuis une
bonne dizaine d'années.
Comment parvenir à ne pas tout miser sur un projet de création qu'un chorégraphe se doit de produire, institutionnellement parlant, après
l'ultime pièce ?
Comment les événements périphériques à une création pourraient bien faire partie d'un tout, une évidence en pratique pour l'artiste, mais
qui n'est pas toujours lisible et visible en terme de communication et de production.
Et comment entretenir le désir ou le petit moteur de la vie avec le plus de légèreté possible?
Si j'envisage un cycle de projets plutôt qu'une seule création, c'est parce que je me réfère à la réalité de mon activité et des possibles
qu'elle génère au fil du temps.
C'est aussi pour optimiser les rencontres qui dans un temps et un espace donnés épanouissent certaines idées en germe. Une pièce ne
suffirait jamais, on aimerait toujours approfondir des processus ou les revisiter dans des cadres différents. On aimerait que toute
proposition, encore une fois c'est le cas dans ma pratique, soit considérée sur un même plan même si elle est supportée par une
structure plus fragile ou réalisée à l'étranger ou encore dans des circonstances peu médiatisées.
En nommant et en cernant une thématique, ne serait-il pas plus facile de faire valoir une continuité dans une discontinuité inhérente à
mon statut de directrice artistique?
J'éprouve ainsi la nécessité d'axer ma recherche sur la question du temps.
Une question qui n'est pas nouvelle dans mon travail mais que j'ai envie d'explorer comme une matière première, motrice de ma pratique
chorégraphique.
Il s'agit de mettre en place un cycle d'expériences qualifiées parce qu'elles ont des températures, des durées, des textures singulières.
Travailler dans une logique de coopération avec telle équipe artistique dans telle géographie, avec des moyens de production et des
temporalités adaptés à chaque contexte au gré de collaborations avec d'anciens et nouveaux partenaires.
Je n'abandonne pas pour autant les parti-pris artistiques qui ont suivi jusqu'ici mon travail sur la présence mais l'envie de multiplier les
cadres de la rencontre est vive.
MP - printemps/été 2007
En 2008, ce projet a obtenu l'aide à l'écriture chorégraphique de la DMDTS
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