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Comment se sont déroulées les répétitions ?

J’ai choisi de changer ma façon de travailler avec les danseurs en leur proposant un montage différent chaque jour de répétition, un montage d’une heure environ durant lequel chaque danseur suivait sa propre partition en même temps que ses collègues de plateau. Dès le départ mon intention a été de travailler sur un tout plutôt que sur des parties comme j’ai pu le faire auparavant. Ceci à travers les mêmes gestes pour tous que je n’ai cessé de préciser au fil des répétitions. Les répétitions étant limitées dans le temps, il y a eu souvent ce sentiment agréable de la première fois.

Comment avez-vous sélectionné les différents matériaux qui composent cette nouvelle partition ?

Au départ j’ai sélectionné les motifs récurrents, gestes, états, attitudes … J’ai listé les situations qu’il me semblait important de montrer de nos jours. Finalement les matériaux se sont imposés d’eux mêmes au cours des étapes de travail. En studio, j’ai travaillé en tête à tête avec Theo Kooijman qui faisait tous les rôles à la fois. On a répertorié et superposé les chronologies d’une dizaine de pièces en respectant les durées, classé les matériaux, imaginé des partitions. Faire tous les débuts, toutes les fins, ne faire que les quinze premières minutes de tous les spectacles, faire des « concentrés » de chutes ou de mime, etc. Ce travail de défrichage en amont m’a permis de faire des choix assez rapides en présence des danseurs quand je leur proposais un montage.

Peut-on voir UNDATED comme une forme de retrospective personnelle ?

Une rétrospective ? Je ne sais pas. J’ai pourtant évoqué « une rétrospective déguisée » dans une de mes notes de début ! Plus sérieusement je définis ce travail comme une forme prospective à motifs rétrospectifs. Mon rêve aura été de montrer plusieurs pièces ensemble, mais ce n’est pas simple à faire pour une petite compagnie.

UNDATED réunit dix interprètes. Quel sont les enjeux de la communauté dans cette pièce ?

J’ai déjà travaillé avec un grand groupe à l’occasion de commandes ou d’autres circonstances impliquant des amateurs ou des danseurs. Ces expériences m’ont donné le goût du nombre sur un plateau et celui de travailler avec la singularité de chacun sans laquelle le groupe ne peut exister selon moi. Mais l’idée de monter une pièce avec beaucoup de monde est assez casse-gueule en terme de production et de diffusion. Cette difficulté a renforcé mon désir de travailler avec un grand groupe. C’est devenu l’enjeu économique, esthétique et éthique d’UNDATED. Mon intention était de réactiver la relation singulière que j’ai pu avoir avec chacun et nous réunir tous en tirant parti de ce que nous avons partagé ensemble.

Vous avez également repris en juin dernier votre pièce sans au festival Uzès Danse. Vous avez créé sans en l’an 2000, que représente cette pièce pour vous ? Quels sont les enjeux de continuer à la jouer aujourd’hui ?

Je dis souvent que sans est une pièce chanceuse depuis sa création car elle a fait son chemin dans des tas d’endroits différents. L’enjeu est de continuer à la jouer avec la même partition et, dans la mesure du possible, avec les mêmes interprètes. Nous allons la montrer avec UNDATED à Potsdam où elle fut créée en 2000, dans le cadre des Potsdamer Tanztage en mai prochain. Il est intéressant de mettre en perspective deux pièces séparées par 17 ans comme cela s’est passé au festival d’Uzès. On pourrait tout aussi bien montrer UNDATED avec d’autres pièces du répertoire, pourquoi pas ? Je suis curieuse.

UNDATED sera présenté au Portugal le 30 septembre 2017 à Vila do Conde dans le cadre du Festival Circular, et au printemps 2018 à Potsdam en Allemagne dans le cadre du festival international Potsdamer Tanztage.

Par Wilson le Personic

Publié le 11/09/2017  

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