Instances : un dialogue chorégraphique franco-berlinois et singulier, Laetitia Dechambenoit, Le Journal

Edition Chalon-sur-Saône, 19.11.09

Produit de la confrontation de deux langages chorégraphiques très différents, le deuxième spectacle proposé par Instances, "one shared object PROFIT AND LOSS" ne se verbalise pas facilement.

Un air perplexe habille nombre de visages au sortir de la soirée, mais l'on s'accorde n'éanmoins à penser que la perplexité vaut mieux que l'indifférence.

A la génèse du projet, la rencontre de Martine Pisani et Martin Nachbar et la volonté d'"être ensemble" dans le processus créatif, d'établir des passerelles de langage corporel, au-delà de leurs parcours personnels.

Perturbateur de temps

Ainsi donc s'initie le jeu de six danseurs et d'un "perturbateur de temps", tel un plasticien faussement spontané qui fait feu de tout morceau de plastique. C'est sans doute la fragilité des corps qui est la plus touchante. Talons enfoncés dans le sol, sens gravitationnel en perdition et corps mis au défi par des embûches mobiles, les danseurs ont fort à faire sur le plateau et le spectateur doit fournir un bel effort pour suivre le fil ténu de ces riches courses dans l'espace.

Il s'agit, semble-t-il, d'une offre singulière qui soulève la fondamentale question de l'accord tacite entre le spectateur et les artistes et celle de la place que chacun cherche et espère trouver.