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En se tordant de rire, Tanja Lesnicar-Pucko, Dvenik 26.08.2002

Le projet moderne sans de la chorégraphe française Martine Pisani est jusqu'alors, dans sa perfection, le point culminant du festival (mais qui sait ce que les lionnes nous réservent encore?). Le spectacle de danse, au cours duquel l'ensemble de la salle rit aux éclats pendant trois quarts d'heure, est absolument un évènement sans précédent. Il faut dire, pour situer le contexte, que le rire est provoqué par une action incroyablement ingénieuse et contrôlée jusqu'au bout, qui ne s'est permise à aucun moment de passer les frontières du burlesque ou du show bon marché, pires ennemis du véritable humour.

Qu'a donc fait ce trio de danseurs de trois styles complètement différents, qui, dans leurs costumes minables et par leur confusion, faisaient surtout penser à des immigrés d'Europe de l'Est à la gare de Munich? Mme Pisani a expliqué, qu'au départ, il s'agissait de faire un spectacle qui ne serait pas pathétique (d'où le titre "sans"), en clair, éviter tout ce qui pourrait provoquer que les choses vraies ne prennent trop d'importance et ne perdent leur légitimité. Ainsi le trio met en scène sans un seul son musical et dans cette gare vide, une sorte d'école élémentaire de la danse et des mouvements, allant des sauts de biche aux célèbres structures des diverses écoles de danse moderne, mais à la manière quelque peu burlesque des maladroits, des amateurs enthousiastes, qui font de gros efforts mais ne produisent d'autre effet que le rire. En ce sens, ils rappellent les stars du cinéma muet, même s'il me semble néanmoins que la danse soit le véritable gage du spectacle, c'est-à-dire le médium lui-même; et pas seulement la danse, mais aussi l'état des lieux de la danse moderne avec toutes ses (im)possibilités, avec tout son caractère répétitif, ses citations, son histoire et les empreintes de ses auteurs laissées par certains chorégraphes et que les nouveaux projets reproduisent souvent, de façon presque inconsciente.

C'est peut-être aussi l'histoire des origines de la chorégraphie, de la multitude des mouvements, qu'ils soient de danse, sportifs ou "civils" avec tout leur bric-à-brac de significations, dans laquelle un balai furieux devrait faire disparaître de cette masse informe ce qui n'est pas utile; c'est l'histoire de pas de danse, dans laquelle les danseurs les exécuteraient rapidement pour expliquer un point délicat par exemple, à un partenaire et c'est exactement ce qu'ont fait les trois danseurs dans la deuxième partie du spectacle: ils ont rejoué la première partie en quatrième vitesse, ce qui a encore accentué l'effet burlesque.

Les éléments empruntés au théâtre ne manquent pas non plus: allant des petites histoires absurdes sur un espace, limité par des fossés, qu'envahit la poussière, racontées en français par un Anglais et commentées en anglais par un Français (ce qui engendre un effet "Allo, allo" de malentendus constants), jusqu'à l'interprétation remarquable, par une simple mimique du visage, d'états émotionnels, ce qui a montré l'incroyable virtuosité et la maîtrise des trois personnes en scène.

"Le plus dur a été de garder son sérieux, après avoir réussi à susciter le rire," nous a confié la chorégraphe. "Le plus dur, c'est d'écrire une critique quand tu t'es tordu de rire tout le temps du spectacle," ai-je commenté. "Il vous faudrait peut-être le voir encore une fois," a-t-elle proposé. Bien sûr elle a raison. Mais ils ne sont plus là...

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